
Révérend John "Jack" RUSSELL (Pasteur)
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Qui est le Révérend John Russell ?
Nombreux sont ceux qui connaissent le Jack Russell ou Parson Russell et qui savent qu'il a été nommé ainsi grâce à un pasteur du Devon dans l'Ouest de l’Angleterre. En voici l'histoire complète.
Où John Russell est-il né ?
Le révérend John "Jack" Russell est né à Dartmouth le 21 décembre 1795 (sur la côte à l’Est de Plymouth). Son père, célèbre recteur d'Iddesleigh, était également membre du clergé et chasseur émérite.
Pour motiver ses fils à avoir de bons résultats à l’école, il avait gardé un poney de chasse et celui qui parvenait à obtenir les meilleures notes pour son travail pendant la semaine était récompensé par la possession exclusive du poney le jour de chasse suivant.
Il ne faut donc pas s’étonner de la direction prise par le jeune John « Jack » Russell.
Son père a donc tenu à faire éduquer son fils à la Plympton Grammar School (aujourd’hui Hele’s School), à la Blundell's School de Tiverton et enfin à l'Exeter College d'Oxford.
Toutes d'excellentes écoles qui ont fait de lui un élève érudit et brillant.
Déjà tout petit et déjà un chasseur né
A la Blundell's School, encore tout jeune à l’âge de 15 ans, la chasse lui collait tellement à la peau, qu’il gardait clandestinement à l’école des furets en cage, ce qui lui valut, sans en douter, quelques problèmes et il dû bien entendu s’en séparer ...
Cependant, il avait déjà gagné la sympathie des fermiers voisins en les rejoignant dans de nombreuses chasses à la vermine parmi leurs étables et leurs granges.
Pour les lapins, également, il avait toujours prêté main forte aux haies surpeuplées, leur rendant ainsi un grand service.
Ses premiers chiens de chasse
Mais ce sport, tel qu'il était, n'a pas longtemps satisfait les aspirations du garçon. Il avait maintenant seize ans et il avait envie chaque jour, d’avoir ses propres chiens.
Un de ses camarades d'école, Bob Bovey, semblait aussi avoir eu une forte envie de chasser et en entendant le souhait souvent exprimé par Russell de garder quelques chiens, il est venu le voir un jour, et malgré le danger que cela représente vis-à-vis de l’école, il lui a proposé de se joindre à lui pour former une meute.
Au final, les deux garçons, formant équipe, ont très vite pu rassembler, et encore clandestinement, un lot de quatre chiens courants et demi (chien qui poursuit et/ou qui attrape le gibier), chiens qu'ils ont fait garder chez un forgeron à la périphérie de la ville de Tiverton.
Il put ainsi s’adonner à sa passion, soutenu par les fermiers des environs reconnaissant déjà ses qualités exceptionnelles.
En garçon érudit qu’il était, il a toujours su garder un équilibre entre l’école où il a su satisfaire à toutes les exigences et sa passion, la chasse, pendant ses jours de repos et vacances … jusqu’au moment où il fut dénoncé anonymement, se pris une rouste mémorable et dû se séparer de ses chiens en en gardant une énorme rancœur.
Oxford la délivrance … enfin l’apprentissage de la Chasse
C’est enfin en arrivant à l'Exeter College d'Oxford à l’âge de 20 ans qu’il découvrit un environnement beaucoup plus permissif sur les activités extrascolaire de l’époque (tir, pêche, chasse, … pub).
Heureusement ses finances ne lui permettaient pas de chasser et de sortir tous les jours et c’est ce qui a sauvé ses études …
Cependant si l'Exeter College n’enseignait pas l’art de la chasse, autour d’Oxford ne manquait pas de maître en la matière.
John Russell a su s’en rapprocher et apprendre les derniers et plus pointu des enseignements de l’époque en matière de chasse, de chien, de chenil.
Ce qui, grâce à ses prédispositions, en ont fait un expert de l’art moderne de l’élevage des chiens et de la chasse au renard.
Son premier Cheval et son premier Cerf
C’est aussi pendant cette période à Oxford, pendant des vacances, que son père lui permis de s’acheter son premier cheval, une jument de 2 ans et de participer avec elle a sa première chasse au Cerf (le 3 sept 1814). Ce fut pour lui une révélation et il excellera aussi dans cette chasse tout autant que celle du renard.
Et quoi, à par la chasse ?
Pour finir, sans doute que peut le savent, mais Jack Russell profita de son passage à Oxford pour s’aguerrir à la lutte mélangée à de la boxe, sport d’auto défense de l’époque.
Avec son 1.80 m, charpenté, des membres costauds de grande envergure, il n’a pas tardé à en être un des plus prometteurs élèves.
Mais seulement en entraînement, il a toujours refusé de combattre sur un ring préférant là encore aller à son « Sport favoris » la chasse.
Découverte de « Trump », sa championne idéale ?
C’est à la fin de sa période à l'Exeter College en 1819 peut avant de passer ses diplômes, qu’en se promenant un jour de fin mai dans un village, Elsfield près d'Oxford, que le jeune John Russell a croisé un laitier local et est tombé sur "Trump"…, une chienne Terrier blanc telle qu’il en avait seulement vu dans ses rêves.
Il a tout fait pour pouvoir l’acheter sur place et repartir avec cette chienne parfaite à ses yeux.
C’est bien elle qui fût à l’origine et qui est devenue la progénitrice, la « matrice » de la célèbre race Parson Russell Terrier que nous connaissons aujourd’hui.
Un tableau à l’huile, propriété de S.A.R le Prince de Galles Edouard VII en fait même la reproduction fidèle.
Ce tableau est toujours accroché de nos jours dans la sellerie du Château de Sandringham (Norfolk).
Voici comment est décrit le tableau par l’auteur des Mémoires de Jack Russell Davies, E. W. L. (Edward William Lewis), 1812-1894 qui en possédait une copie :
« En premier lieu, la couleur est blanche avec juste une tache de bronzage foncé sur chaque œil et oreille, tandis qu'un point similaire, pas plus grand qu'un morceau de monnaie, marque la racine de la queue. Le pelage, épais, serré et un peu filiforme, est bien calculé pour protéger le corps de l'humidité et du froid, mais n'a aucune affinité avec la longue et rude veste d'un Scotch terrier. Les pattes sont droites comme des flèches, les pieds parfaits, les reins et la conformation de l'ensemble de la charpente indiquent la robustesse du capuchon et l'endurance, tandis que la taille et la hauteur de l'animal peuvent être comparées à celles d'une renarde adulte. »
Mythe de la naissance d’une race
Passionné par la chasse au renard, il était à la recherche d'un fox-terrier qui se distingue facilement dans la nature, qui puisse suivre le rythme de la chasse à travers les Lands et chasser les renards qui se sont échoués sans les blesser, leur donnant ainsi une "chance sportive" en surface.
Qu’ils puissent également aller chercher le renard dans son terrier pour l’en faire sortir ou le maintenir au ferme (immobile) en attendant qu’il soit déterré.
John RUSSELL était fier du fait que ses propres chiens n'avaient jamais goûté au sang.
Il n’y a quasiment aucune trace de la façon dont John RUSSELL a créé, sélectionné ses chiens.
Il existe juste un petit passage dans ses mémoires où il explique qu’il faut partir d’un Bitch Terrier Lisse, pour l’accoupler à un Lévrier Italien pour obtenir une peau fine. Les oreilles ne plaisant pas, la génération suivante fut accouplée à un Beagle, ce qui réglera ce point. Ensuite le Bouledogue entre en lice pour donner le courage, mais il n’en fallait pas trop au risque que les chiens ne tue leur proie plutôt qu’ils jouent avec pour garder le « caractère sportif ».
Et ainsi au fur et à mesure de soigneuses sélections seraient apparût les géniteurs et les mères des Fox-Terrier moderne.
Cependant Jack Russell a surtout entrepris ses croisements avec son exceptionnelle « Trump » et « Tip » un autre de ses performants chiens Terrier.
Cela a donné de magnifiques lignées reconnues et admirées dont nombres de chiens furent adoptés par les amateurs de chasse contemporains de John Russell, participant ainsi à perdre la trace des descendant du couple Trump et Tip.
C’est pour cette raison qu’il est malheureusement difficile d’imaginer que nous avons aujourd’hui des descendants directs des chiens de John « Jack » Russell car en plus des adoptions il fut aussi obligés plus d’une fois de les vendre pour résoudre des problèmes financier.
Ce qui fait qu’en 1883, à la fin de sa vie, il ne lui restait que quatre vieux chiens âgés et non reproducteur.
Son rôle dans les instances Canine ?
Il a été parmi les membres fondateur du Kennel Club en 1873, mais n'a jamais proposé ses propres chiens, car ses chiens et les chiens de concours étaient "aussi différents que l'églantine sauvage d'une rose de jardin" selon ses dire.
Le Fox Terrier Club a été quant à lui créé en 1875 et le révérend John Russell était également l'un de ses membres fondateurs.
Le club a établi un standard de race en 1876, non pas pour le Fox Terrier tel qu'il était alors, mais pour un animal que le club souhaitait.
Au tournant du siècle, le Fox Terrier a évolué vers le type que nous connaissons aujourd'hui.
Pendant cette évolution, l'ancien type de fox-terrier est resté, principalement dans les régions les plus reculées du pays.
C'est de cet ancien type, si cher à John Russell, que descend le Parson Russell Terrier.
L’ami des têtes couronnées
Sa réputation de "The Sporting Parson" lui a valu une renommée nationale, ce qui lui a permis de se lier d'amitié avec le prince de Galles (qui deviendra plus tard Edward VII) et sa femme, chez qui il eut quelques occasions d’aller pour participer à des chasses et des réceptions.
En 1873, il a été invité au Château de Sandringham pour Noël, où il eut l’honneur de danser avec la princesse Alexandra au bal du Nouvel An, pendant que les cloches de minuit sonnaient.
Il eut l’occasion, lors de sa danse avec la Princesse, de lui dire :
L’homme d’église John Russell
En plus d'être un chasseur et un éleveur de chiens enthousiaste, il était également connu et reconnu comme pasteur.
Il fut nommé curé de Georgenympton et ordonné en 1819, devint prêtre en 1820, épousa la fille d'un amiral, Penelope Incledon-Bury, en 1826, et, en 1832, devint recteur de la paroisse de Swimbridge, dans le North Devon, où il y officiera pendant près d'un demi-siècle tout en continuant de développer son art de la chasse.
Réputé pour sa gentillesse, ses sermons étaient particulièrement courts selon les normes victoriennes, mais cela était probablement dû au fait qu'il gardait un cheval attaché à l'extérieur de l'église pendant le service (selon les mauvaises langues).
En 1879, sur la fin de sa vie il change de Paroisse à contre cœur et s'installe à Black Torrington, également dans le North Devon, où il reçoit un salaire plus élevé, mais regrette fortement de devoir déménager et meurt trois ans plus tard, à l'âge de 87 ans.
Jusqu'à un an avant sa mort il ne cessa de participer à son sport favori, étonnant même par sa capacité à chevaucher à travers la Land malgré son âge avancé et en ayant toujours l’esprit vif et aiguisé.
Quelle est sa dernière demeure ?
Il est enterré dans le petit cimetière de l’Eglise de Swimbridge là où il a vécu pendant une cinquantaine d’années à côté de sa femme, décédée de maladie cinq ans auparavant, lui laissant un grand vide jamais remplacé.
Preuve de sa popularité dans toutes les couches du peuple, ses funérailles ont été suivies par une foule immense de plus d’un millier de personne.
Honoré par de nombreuses couronnes de fleurs Royales aussi bien que par des paniers entier de fleur sauvage apportées par les plus pauvres de la population locale qui l’adoraient.
Ses activités de chasse sportives onéreuses (Renard, Cerf, chien et chenil) ont eu raison de son patrimoine qui était très épuisé au moment de sa mort il ne laissa pas un grand héritage.
Cependant sa célébrité était telle à sa mort que même le New York Times a publié sa nécrologie.
Que reste-t-il de John « jack » Russell aujourd’hui ?
Aujourd’hui encore, il y a un panneau dans le cimetière de l'église, qui indique sa tombe, en son hommage et pour les nombreuses personnes, y compris les propriétaires de Jack Russell Terriers, qui aiment s'y rendre aujourd'hui en pèlerinage.
Quelque temps après sa mort, le pub local, qu'il était connu pour avoir fréquenté, a été rebaptisé pour voir son nom changé en "The Jack Russell Inn".
Ce pub prospère toujours, il est rempli de souvenirs du "Parson Jack", et a un panneau à l'extérieur qui présente "Trump", la chienne Terrier original du Parson Jack Russell.
Petit clin d’œil de l’histoire les chiens sont aujourd’hui interdits dans l’enceinte du cimetière de Swimbridge …